★ Festival Design Parade Toulon, 2023 : Les expositions d’architecture d’intérieur à découvrir !

Comme chaque début de la saison estivale, la villa Noailles organise le festival « Design Parade » en deux volets. A Toulon depuis 7 ans, pour l’architecture d’intérieur, et à Hyères pour le design, depuis 17 ans. Cette nouvelle édition de la « Design Parade Toulon » se déroule toujours à l’ancien évêché, avec pour invitée d’honneur et présidente du jury, l’architecte Aline Asmar d’Amman, fondatrice de Culture in Architecture. Créé et dirigé par Jean-Pierre Blanc et présidé par Pascale Mussard, « Design Parade Toulon » permet d’explorer un ensemble de 10 projets remarquables des jeunes designers finalistes ainsi que des expositions de talents émergents ou à la renommée internationale. Cette 7e édition prodigieuse est une fois encore un moment unique de découverte et de partage pour tous les passionnés d’art, de design et d’architecture d’intérieur.

La cour de l’Ancien évêché

Aménagement de la cour par le duo d’artistes, Jacent

Postcards : Jacent composé de Jade Fourés-Varnier et Vincent de Hoÿm, continue l’exploration du motif de l’étreinte amoureuse, qui se déploie de façon monumentale sur les murs historiques de la cour. Cette collection de souvenirs passionnés non clairement genrés est un ode à l’amour et à la liberté.

Don’t Break My Heart : Dans cette version à grande échelle du mobilier en carreaux peints de la cour des pieds carrés de la villa Noailles, Jacent continue d’interroger les relations entre art contemporain et arts décoratifs. L’espace est pensé comme un salon où l’on peut s’asseoir, converser, lire, essayer un vêtement, boire une boisson fraîche… Un lieu qui célèbre la fusion de l’art et de la vie.

Exposition « Bibi kër » par Bibi Seck & la galerie du 19M de Dakar

Bibi Seck invité d’honneur du 19M pour Design Parade Toulon 2023. À cette occasion, le designer sénégalais présente l’exposition « Bibi kër », un ensemble de meubles en plastique recyclé et bois édités par l’entreprise Waste & Hope. Les prototypes de cette collection ont été conçus et développés pour la Galerie du 19M Dakar, la première initiative internationale du 19M qui s’est tenue entre janvier et mars 2023 dans la capitale sénégalaise. Les mobiliers de Bibi Seck sont disposés autant dans les espaces extérieurs qu’à l’intérieur de l’espace d’exposition, avec des chaises, fauteuils et tabourets, tables hautes et basses, bureau,…

Dans un premier temps, Bibi Seck dessine les éléments de mobilier puis sélectionne les plastiques suivant leur qualité (rigidité, type de bouchons de bouteille, bidons…) et leur couleur. Pour la collection présente ici, le designer a retenu trois gammes de couleur, blanc marbré, jaune tacheté de rouge et un mélange de rouge et de bleu. Ensuite c’est Waste & Hope, spécialisée dans la valorisation des déchets plastiques inexploités en travaillant avec des réseaux de collecte en Afrique de l’Ouest, qui se charge de broyer et fondre les éléments par une technique de thermocompression pour réaliser les prototypes.

Waste & Hope a pour objectif principal est d’empêcher le plastique de se retrouver dans la mer, de le recycler, de créer plus de valeur ajoutée et de maximiser les impacts sociaux. Depuis 2021, il produit des objets durables avec ce plastique inexploité dans leur usine en France à Vendôme. En 2023, est née cette nouvelle collection imaginée par le designer de renom Bibi Seck, produite en France et vendue dans le monde entier.

Présentation des expositions à l’intérieur de l’évêché

Suite de l’exposition « Bibi kër » par Bibi Seck & la galerie du 19M de Dakar

Au cœur de l’Ancien Évêché, l’espace a été aménagé par le designer comme son appartement idéal : les murs sont habillés de cloisons en bois dans lesquelles sont découpés les signes d’un alphabet qu’il a imaginé. Dans cette scénographie, les éléments de mobilier sont mis en dialogue à côté d’artisans sénégalais invités par Bibi Seck, avec : Les Manufactures Sénégalaises des Arts Décoratifs de Thiès pour la broderie, l’Atelier Ban Workshop pour les céramiques et l’artiste Johanna Bramble pour les luminaires.

Exposition « Portraits » de Pierre Dumaire

Peinture murale, réalisée in-situ pendant la durée du concours d’architecture intérieure. La peinture fait office de galerie de portraits et de carnet de croquis personnel de l’expérience de la Design Parade.

Exposition « Architectures » par Karl Lagerfeld, collaboration avec
Aline Asmar d’Amman & Carpenters Workshop Gallery

« Architectures » est une collection de sculptures fonctionnelles conçues par Karl Lagerfeld et développées en collaboration avec Aline Asmar d’Amman pour la Carpenters Workshop Gallery. Inspirées de l’Antiquité, période qui incarne aux yeux du designer, l’origine de la beauté, de la culture et de la modernité, les œuvres évoquent un paysage d’architecture contemporaine aux origines grecques. L’ensemble de guéridons, tables, lampes, consoles, fontaines et miroirs illustre l’équilibre parfait entre les codes classiques et l’allure intemporelle, à la manière d’une mythologie moderne. Chacune des pièces est taillée dans des blocs d’Arabescato Fantastico, un marbre rare d’un blanc laiteux parcouru de veines grises, dont la carrière n’est plus exploitée depuis plus de trente ans. Les œuvres sont également proposées dans un marbre noir, le Nero Marquina, particulièrement sélectionné pour la douceur des veines blanches qui le traversent, comme des traits de pinceau. La matière exceptionnelle est à la fois taillée, sculptée, facettée et polie en Italie par les meilleurs artisans, atteignant ainsi une précieuse justesse. Les sources lumineuses diffusent une lumière blanche telle la lumière du jour, particulièrement appréciée par Karl Lagerfeld, comme un rayon laser du futur. Les abat-jours « chapeau » des lampes de table sont entièrement peints à la main, dans la pure tradition de la peinture et des arts décoratifs, repoussant ainsi les limites des savoir-faire et des traditions.

Allant de l’Antique au contemporain, associant les codes des icônes classiques aux prouesses techniques de notre temps, les œuvres architectoniques en noir et blanc reflètent le style monochromatique et intemporel de Karl Lagerfeld. Pour cette collaboration, l’architecte Aline Asmar d’Amman a réalisé les études et le développement des œuvres créées par Karl Lagerfeld. « Architectures » a été révélée par Karl Lagerfeld et Aline Asmar d’Amman à la Carpenters Workshop Gallery à Paris en Novembre 2018, pour la première fois. L’exposition a depuis été montrée à Londres en Janvier 2019 et à New York en Septembre 2019, à la Carpenters Workshop Gallery.

Karl Lagerfeld a photographié la Villa Noailles à Hyères à l’automne 1995, avec son regard d’expert, amoureux de l’architecture. En témoigne une série d’images fortes, l’un des plus beaux hommages à l’œuvre de Robert Mallet-Stevens et à Charles et Marie-Laure de Noailles, par les mots et par les photos.

La suite des expositions au premier étage de l’évêché

Exposition « Soleil d’Artifice » par Madelaine Oltra & Angelo de Taisne

« Soleil d’artifice » est le nom d’un phénomène que l’on peut observer sur un essaim d’abeilles qui s’apprêtent à prendre leur envol après l’hiver. C’est un ballet au ralenti qui annonce l’arrivée du soleil et le début de la récolte saisonnière. L’idée de mise en mouvement à la fois doux et solennel, activé par l’ensoleillement inspire l’univers de ce projet. Cette image les a également fait penser au fonctionnement des grands fours solaires des Pyrénées Orientales. Ils ont puisés certaines inspirations de ces bâtiments facettés conçus pour récolter et concentrer l’énergie du soleil.

Avec les savoir-faire de parurier de la maison d’art Goossens, ils ont imaginé des écrins de métal, inspirés de ces écrans solaires, facettés et concaves qui concentrent la lumière et l’énergie. Le projet revêt aussi une dimension mystérieuse, tout en protection de métal repoussé, telle une armure. La vitrine et l’armoire se répondent, diffusent et reflètent la lumière argent et or.

Exposition « Melitosfex » par Madelaine Oltra & Angelo de Taisne

La collecte s’entrepose à l’abri des regards. Melitosfex, reine polymorphe, veille sur ses butins, trésor et data. Dans cette société mellifère, tout est stocké précieusement. La survie de cette matriarchie repose sur l’analyse de son environnement en métamorphose. Depuis la nuit des temps, bien avant notre ère, les abeilles prospèrent parmi les fleurs. Leurs corps- outil sont au contact des récoltes qu’elles transforment en aliment, soin, structure, arme. Butiner le nectar, peigner le pollen, piquer l’ennemi d’un seul coup de dard. Dans cette chambre secrète, au coeur de la ruche, on perçoit leur chant vibratoire.

Miroir central en bronze « Myrrhe » et les appliques « Ornes » , des pièces pensées comme des bijoux, réalisées en collaboration avec Delisle Paris

Exposition « L’Amour, la Mer, les Femmes » par Aline Asmar d’Amman

Aline Asmar d’Amman est architecte et fondatrice de Culture in Architecture, née au Liban. Basée à Paris et à Beyrouth, l’agence crée des ponts entre les cultures tout en tissant un lien entre le passé et le présent. Approchant chaque projet avec une force narrative évocatrice, Aline Asmar d’Amman puise dans un abécédaire construit de brut et de précieux, de patrimoine et de modernité, de poésie et de matérialité. Culture in Architecture a réalisé plusieurs projets d’aménagement intérieur emblématiques dans le monde, dont la rénovation de l’Hôtel de Crillon à Paris, le décor du restaurant Le Jules Verne, mythique adresse gastronomique de la Tour Eiffel, ainsi que la transformation en cours du Palazzo Dona Giovannelli, l’un des joyaux historiques de la cité des Doges, en futur hôtel Orient Express. L’architecte a également collaboré avec le grand créateur Karl Lagerfeld sur ses décors à l’Hôtel de Crillon et sur une collection de sculptures fonctionnelles, « Architectures » pour la Carpenters Workshop Gallery. En 2022, elle réalise la scénographie architecturale du Pavillon du Liban à la Biennale d’art de Venise et lance sa collection de mobilier dont l’iconique salon de conversation « Georgia » et le chapitre II de la « Mémoire des Pierres », meubles brutalistes en pierres sauvages et upcyclées. Aline Asmar d’Amman poursuit un travail transversal allant de l’architecture intérieure à la direction artistique et la scénographie dans les quatre coins du monde, avec une facture contemporaine engagée dans la transmission des savoirs, la collaboration avec les métiers d’art et les conversations culturelles.

L’entrée des contes : Ponctuée de fauteuils de Jean Veber / Paul Follot, empruntés au Mobilier National et tapissés d’histoires, invite au langage des fables et des légendes. Lovés dans une coque arrondie, les murs se détachent comme un millefeuille de pages aux tranches éraflées, patinées par les ateliers de Signature Murale. Deux colonnes brutalistes de ‘béton littéraire’ dévoilent les affinités électives d’ouvrages pris dans la terre, transpercés de tiges de fer. Un jeu de correspondances joyeuses conjugue les noms de Charles et Marie-Laure de Noailles et d’Anaïs Nin, du poète arabe Adonis et de Robert Mallet-Stevens, avec le livre de Karl Lagerfeld sur la Villa Noailles à l’aura légendaire. L’œuvre de Bianca Bondi y répond en contrepoint, révélant l’invisible interconnectivité de tout, avec un ‘livre de famille’ en métamorphose. Le luminaire suspendu, conçu par Aline Asmar d’Amman en collaboration avec des Maisons Lemarié et Lognon, appelle au ciel par son allure singulière. Il confère à l’espace une dimension onirique mêlée de chic, un dénominateur commun aux Métiers d’art de la Mode de CHANEL, le19M et aux intérieurs incarnés.

Le salon de conversation : Le salon de conversation s’articule autour de deux bibliothèques latérales fendues d’étagères « meurtrières » : une vague lacère les murs pour accueillir les « Leporellos » d’Etel Adnan. Poétesse de l’absence et de l’exil, ses livres-accordéon portent les stigmates intimes de la nostalgie : pourpre de Tyr, vert minéral, grenat et bleu turquoise, quelque chose qui parle d’origines et de l’éternelle mare nostrum. Une série de fauteuils « Georgia » aux couleurs perdues, bleu céleste et rose carné, infiltrent l’espace de jour en tresse. Leur mouvement se mélange à la patine poudrée des murs et claque contre la table brutaliste dressée plus loin. Sur les murs, une série de dessins au crayon de Vidya Gastaldon évoquent le ‘sentiment océanique’. De l’étain frappé étale des nageoires découpées dans le béton ivoire des guéridons. Le scénario se dédouble, légèrement déformé comme dans une ondulation, au plafond. Au milieu de l’espace, deux alcôves se font face, arches fragmentées aux textures de corail blanchi, réminiscence d’un classicisme sans âge. Les appliques lumineuses, réalisées en collaboration avec des Maisons Lemarié et Lognon parlent le langage des coquillages et des fonds marins.

L’art contemporain, des choix artistiques confiés à DOCENT : Ponctuant chacun des lieux de l’exposition, le choix curatorial de Docent forme pour le visiteur une promenade enchanteresse, empreinte de rêves et de mythologies. L’œil y croisera ainsi les métamorphoses que dévoilent les vitrines de Bianca Bondi, les restes sublimés de Théo Mercier, les dessins sensuels de Vidya Gastaldon, les créatures illustrées de Shuo Hao, la céramique dévorée de Caroline Achaintre, ou encore l’œuvre bicéphale de Richard Fauguet, qui comme chacune des œuvres choisies semble née des rives d’une mer mythologique. La richesse des univers créatifs des artistes exposés, en résonance avec les partis pris architecturaux, décuple l’émotion et la densité ressentie. Leur présence distille mille messages poétiques avec une fraîcheur contemporaine dans cet intérieur consacré à « L’Amour, la Mer, les Femmes ».

Le miroir des cultures : Au-devant d’un mur miroir incliné, retenu par des chaînes navales, la tribune surélevée, théâtre du « miroir des cultures » se pare de pages envolées, ornées d’alphabet couture. Issues de livres imaginaires, révélant chacun le secret d’un mot unique et évocateur, choisi pour illustrer un état d’esprit impossible à traduire en dix mots et dix langues, des pages brodées de raphia teinté et de paillettes par la Maison Lesage, esquissent une fresque abstraite et enluminée. Une table brutaliste évoque « la possibilité d’une île » où les livres que nous rêvons d’emporter attendent depuis longtemps, scellés dans une archéologie moderne. Une mystérieuse épée de pirate de Valentina Cameranesi est un écho aux mots de Kafka : « un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous ». La scène invite à se réunir autour du « Déjeuner sous l’herbe » de Théo Mercier et de « Bloom » œuvre de Bianca Bondi, vitrine de curiosités, pressant des objets passés entre un verre, du papier et des branches d’eucalyptus. Des rideaux couture en tissu Pierre Frey réalisés en collaboration avec les Maisons Lemarié & Lognon, habillent les fenêtres de jupes envolées, empreintes de traces de perles perdues au creux du tissu.

Le bureau d’écriture : Sanctuaire inspiré dédié aux femmes autrices, le bureau d’écriture amorce les espaces de nuit. Sous les doigts habiles des artisans d’exception de la Maison Lemarié, Les murs se parent de plis et de mots, comme tatoués de textes puissants, obsessionnels : de Nadia Tuéni à Lidia Yuknavitch, Marguerite Duras et Leïla Slimani, de Judith Housez à Virginia Woolf, Etel Adnan et Virginie Despentes, un jeu de déplié-plissé cerne la surface de la pièce. Hommage aux écrivaines culte, ces créations évoquent le passage de l’encre et du papier, au dessin d’architecture, animé par le geste de l’artisan.

Féminité forte et finesse absolue : Des paravents d’exception conçus par Aline Asmar d’Amman en collaboration avec les Maisons Lemarié – Lognon, et réalisés avec l’atelier Del Boca, alternent opacité et transparence, staff à l’état brut et organza frangé, peint à la main.

Le « Mobile des Métiers » : Objet suspendu aux huit branches tentaculaires, attrape-rêve géant, il tient en équilibre autour de ses tiges en chanvre et en métal frappé, créations délicates des Métiers d’art de la Mode de CHANEL, réunis au sein du 19M. Porte du rêve, il plane au-dessus d’une bibliothèque brutaliste traversée d’étagères en onyx aux nuances évanescentes. Inspiré d’une phrase de Cocteau « J’ignore quel est cet objet ou comment il se présente, mais j’aime qu’il existe et rêve dessus » il conte l’allégresse de l’acte de création et ses mille et une histoires d’insomnies. (Cet objet exclusif conçu par Aline Asmar d’Amman est réalisé en collaboration avec l’atelier François Pouenat. Tous les objets suspendus au « mobile des métiers » ont été spécialement créés par les Métiers d’art de la Mode, le19M : Lemarié, Lognon, Goossens, Lesage (Hubert Barrère), Massaro, Atelier Montex, Studio MTX, Paloma, Maison Michel)

Le brutalisme précieux : Des tranches de mots et de pierres ont fondu l’une dans l’autre dans une étreinte immobile. La tapisserie de Lice « Coquillages au bord de la mer » de Raoul Dufy, 1966, joue le contrepoint avec le paravent contemporain de Shuo Hao, « Cinq choses et le Gardien » illustré d’allégories modernes en torsion suave. Les cloisons glissent l’une sur l’autre comme des corps qui s’enlacent, et invitent à la plénitude des rêves éveillés. Des matelas couverts de satin et de velours de la maison Pierre Frey esquissent un tendre paysage de nuit.

Le salon de bain : Le salon de bain est dédié à Vénus. Des moulages de coquillages crayeux, exagérément agrandis, se greffent à une architecture de miroirs et d’escaliers, comme une miniature à l’antique revisitée. L’image et les sensations sont dédoublées, saccadées avec le miroir aux multiples facettes « JanJoel » réalisé par l’Atelier Francois Pouenat, objet fractal en inox poli aux soudures apparentes conçu par Aline Asmar d’Amman comme un clin d’œil au miroir polyédrique des frères Martel, commande de Charles de Noailles pour la Villa. Un mannequin se revêt d’un vêtement délicat signé Maison Rabih Kayrouz, dont des doigts de fées ont ramassé et cousu de mystérieux coquillages dorés et couleur argile. La tapisserie « Vénus Anadyomène » de Dufy est la gardienne du passage au salon de bain. Le rideau en raphia plié et effiloché des Maisons Lemarié & Lognon filtre la lumière, temporisant la théâtralité des ouvertures. Sur la tablette de bain, un grand livre de marbre et d’onyx semble avoir été tracé par la terre-mère.

Exposition « Le Jardin Secret de Bleu Chardon » de Paul Bonlarron

Lauréat du prix Mobilier national Design Parade Toulon 2022, Paul Bonlarron a bénéficié pendant 9 mois d’une résidence de création au sein du Mobilier national. Il a développé un cabinet aux mirages, élément central de cette nouvelle scénographie, réalisée par l’ARC – Atelier de Recherche et de Création interne au Mobilier national. Dessinée spécifiquement pour accueillir le cabinet aux mirages, la scénographie « Le Jardin Secret de Bleu Chardon » cherche à plonger les spectateurs à l’intérieur du meuble. Dans le silence d’un coffre résonnent des poèmes intérieurs, des rimes qui demandent à être déployées. Le cabinet aux mirages appelle à la contemplation de ces choses que l’on collecte et qui nous habitent en secret. Des tiroirs à mirages, des miroirs à images. Son architecture, en apparence opaque, laisse découvrir une quantité de compartiments agencés comme un réseau de pièces à exposer.

Le cabinet aux mirages s’inspire des cabinets à secrets de la Renaissance construits comme de véritables mises en scènes miniatures qui manipulent les perspectives dans de petits théâtres à miroir ou cachent des tiroirs dans d’autres tiroirs. Au lieu de conserver des trésors à l’abri des regards, ce meuble sert ici de dispositif de présentation de petits objets. Grâce au dialogue constant avec les artisans de l’ARC, ce meuble, conçu pour se moduler en fonction de ce que l’on présente, peut se déployer sur différents axes, à 360 degrés. Le cabinet aux mirages est construit comme un édifice miniature, composé de vingt tiroirs qui se révèlent dans différents effets de miroir. Les illusions ainsi produites bâtissent des escaliers qui se déploient à l’infini, des fenêtres-mirascopes qui imitent les volumes, des niches aux perspectives inversées, des tiroirs qui se mutent en kaléidoscopes…

Avec la participation créative de : Aëla Maï, Aglaé Poisson, Benjamin Dosgheas, Brieuc Maire, Chloé Saksik, Clément Garcia, Dé-teintes, Emma Bruschi, Fanny Canel, Guillaume Corbin, Marie Baffard, Marius Perraud, Reem Saleh, Sacha Parent, Thierry Lerch & Valentine Tiraboschi.

Exposition « Résonances artistiques » par
Alexandre Benjamin Navet, Arthur Hoffner et Van Cleef & Arpels

La Maison de Haute Joaillerie Van Cleef & Arpels, partenaire de Design Parade Toulon depuis 2016, donne carte blanche à deux artistes rencontrés dans le cadre du festival, et avec lesquels elle a collaboré à maintes reprises : Alexandre Benjamin Navet, lauréat du « Grand Prix Design Parade Toulon » en 2017, et Arthur Hoffner, « Prix du Public de Design Parade » la même année.

Au cœur d’une scénographie invitant à la flânerie, se dévoilent leurs créations nées de ce lien privilégié noué avec Van Cleef & Arpels depuis 2018. Le trait spontané et vibrant d’Alexandre Benjamin Navet, qui détourne librement le répertoire de l’architecture classique, métamorphose vitrines et boutiques en des jardins envahis de papillons multicolores. Arthur Hoffner déjoue quant à lui avec humour les lois de la physique dans de petits théâtres de formes géométriques destinés à mettre en scène avec esprit la collection de joaillerie Perlée. Les créateurs, tous deux passés maîtres dans l’art de redessiner les espaces en leur insufflant une part de rêve, ont ainsi réinterprété avec fraîcheur et légèreté, au gré de leurs projets, quelques-uns des thèmes chers à la Maison de la place Vendôme. Photographies, objets, films, maquettes, vases en volume peints et croquis sont réunis dans ce parcours conçu à quatre mains pour nous replonger dans cette effervescence créative, à la croisée de l’art, du design et de l’architecture d’intérieur.

Parade Toulon » 2023

⚑ Adresse : Ancien évêché, 69 cours Lafayette – 83000 TOULON
⚑ Lien : villanoailles-hyeres.com
⚑ Horaires : Entrée libre tous les jours de 11h à 18h. Fermé le lundi et les jours fériés
⚑ Dates : Du 22 juin au 5 novembre 2023

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