⚑ La Fondation Carmignac : Une nouvelle adresse d’exception, à Porquerolles

Quand l’art communie avec la nature !

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a une chance inouïe de pouvoir compter sur un nouveau lieu culturel d’une immense valeur. C’est niché au cœur du site classé de Porquerolles, que depuis le 02 juin dernier, la Fondation Carmignac a ouvert les portes de son domaine au public. Une adresse extraordinaire, qui regorge de chefs d’œuvres d’art contemporain et ce, dans un écrin naturel époustouflant. On y accède après une traversée de seulement 10 mn en bateau, et plus ou moins autant d’un parcours pédestre sur l’île, à travers un chemin bordé de bouquets de végétaux et d’arbres méditerranéens. Le tout, surplombant un panorama magique sur la mer aux éclats de bleu turquoise et ses plages de sable fin. Un positionnement exceptionnel qui donne déjà le ton et l’esprit du voyage initiatique qui se présente à nous.

Un projet sous le signe du partage et de la liberté !

La Fondation Carmignac a été créée en 2000, à l’initiative du milliardaire amateur d’art, Edouard Carmignac, c’est avec son fils Charles, qu’il dirige à présent l’entreprise. En 1984, Edouard Carmignac a fréquenté le célèbre studio d’artistes Factory à New York, il y fait alors la connaissance de Jean-Michel Basquiat, qui brossera son portrait. Cet échange incroyable avec le peintre donnera lieu à la naissance de sa collection d’art, dont le catalogue rassemble aujourd’hui, près de 300 œuvres contemporaines en peinture, photographie, sculpture et installation. Des trésors inestimables constitués tout au long de ces vingt dernières années, et qui seront à découvrir lors d’évènements temporaires, dans l’espace musée de la bâtisse.

Ancienne ferme transformée dans les années 1980, la villa Carmignac marie style provençal et architecture moderne, parfaitement intégrée au décor de l’île. Porquerolles, un site protégé qui ne permet pas d’extension au sol, c’est donc par l’intérieur que l’agrandissement de la villa a été étudié. Un travail d’une ampleur colossale sur le traitement des volumes, qui a permit de révéler en deçà du rez-de-chaussée, 2000 m2 de salles d’exposition. Des espaces dilatés qui se déploient en forme de croix, avec comme élément central, une salle coiffée d’un plafond aquatique en verre, dont la lumière naturelle habille la pièce de reflets féeriques irisés. Afin de mettre l’accent sur les chefs œuvres exposées, l’agencement intérieur adopte un parti-pris élégamment minimaliste, mobilier épuré, mur blanc, sol en pierre, asymétrie des lignes,… Notre regard est ainsi hypnotisé par l’incroyable proposition artistique, interrompu seulement par des percées panoramiques donnant sur le paysage environnant.

A l’entrée le dragon « Alycastre » accueil fièrement le public. Une sculpture monumentale de l’espagnol majorquin Miquel Barcelo
A l’entrée de la villa, avant ou après la visite de l’exposition, rendez-vous à l’espace boutique librairie

Exposition inaugurale « Sea of Desire »

Pour son ouverture la fondation Carmignac propose jusqu’au 04 novembre, l’exposition « SEA OF DESIRE ». Une phrase posée sur la grande peinture de l’artiste Ed Ruscha, visible à l’extérieur au sein d’une forêt de pins. Elle exprime d’un côté notre « Eros » et notre désir de beauté, et de l’autre, qui contient notre irrésistible attirance pour le drame, voire la destruction. « SEA OF DESIRE » est conçu comme un voyage guidé par le fil du désir, qu’il faut suivre pour se perdre dès le premier escalier, sous la surface. Une immersion à faire nu-pieds pour nouer une intime relation entre le lieu et les œuvres. Artistes en « rébellion » se répondent d’un siècle et d’un support à l’autre, au long des huit chapitres qui structurent l’expostion, de « Pop Icons Reloaded » à « Brave New World Revisited » : Sandro Botticelli, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Gerhard Richter et Jean Michel Basquiat, avec d’autres artistes plus jeunes, dont les voix émergent avec force.

Installation « Ciclotrama 50 (Wind) » 20 mètres de corde de nylon polyéthylène et plus de 4000 clous en laiton, de l’artiste brésilienne Janaina Mello Landini
Tableau « Level as a level » de l’artiste américain Edward Ruscha – 2002
Portrait de Edouard Carmignac « ZING », acrylique et pastels à l’huile sur toile de 1984 par Jean-Michel Basquiat
« One Hundred Fish Fountain » fontaine de 97 poissons en bronze, suspendus par un fil d’acier. Une création de l’artiste américain Bruce Nauman
Portraits acrylique et sérigraphie sur toile « Lenin » et « Mao Zedong » signé Andy Warhol
La Vierge et l’enfant de Sandro Botticelli
Œuvres de Roy Lichtenstein > « Crying Girl », « Collage for a Seduction Girl » et « Collage for Nude with Red Shirt »
Huile sur toile « Untitled XLIII », de Willem de Kooning – 1983
Acrylique et résine sur toile, une œuvre de l’artiste français Bernard Frize
Photographie « Sans titre » (Picasso), de Maurizio Cattelan – 1998
« My Trip to the White Temple #5 » du peintre thaïlandais Korakrit Arunanondchai
Gouache sur papier « Striped Man; Striped Sweater de Alexandre Calder
« Child Labor » de Zhang Huan – 2007 / « Shatoy » de Davide Monteleone – 2014
Photographie « Untitled » (Serie : Cambodia Splendor & Darkness) de Dinh Q. Lê – 2010 / « Fallen Angel » par Jean-Michel Basquiat – 1981
Triptyque « Aerei », encre sur papier photo marouflé, 150 x 300 cm, de Alighiero Boetti – 1989
Installation « Kites » à partir de composants modulaires en bambou et papier de l’artiste Jacob Hashimoto
« Standing for Action » de l’artiste japonais Yoshitomo Nara / « Fille de pixel » 3 de Li Tianbing

La nature sublime créatrice, se transforme en terrain de jeux artistique

Une fois passée l’émotion de la découverte des œuvres intérieures, la visite se poursuit dans le jardin paysager de 15 hectares. Enveloppé par la campagne, la mer méditerranée et la côte varoise, le parc invite à un itinéraire bucolique d’un chemin sinueux faisant le tour de la propriété. Certaines parties sont encore en devenir et les plantes n’ont pas encore toutes poussé, mais pour le reste, des eucalyptus, palmiers, lauriers, cyprès, arbres fruitiers, oliviers peuplent déjà ce paysage horticole qui promet d’être luxuriant et varié, à l’image de la flore de l’île. A travers ce parcours provençal authentique, la Fondation Carmignac livre au public une dizaine de sculptures éclatantes, savamment disséminées à l’abri de la végétation avec des artistes actuels comme Wang Keping, Jeppe Hein, Nils-Udo, Jean Denant,…

Sculpture « La traversée », miroir reprenant la forme des côtes méditerranéennes, de l’artiste sétois Jean Denant
« Avion » en acier poli, de l’artiste mexicain Gonzalo Lebrija
Labyrinthe de miroirs « Path of Emotions », de l’artiste danois Jeppe Hein
Habillage sur maisonnettes des œuvres « Scratching the surface », du street artiste portugais, Alexandre Farto AKA vhils
Une des sculptures de la série « Les trois alchimistes » de Jaume Plensa
Sculptures « Untitled » (Peeing Figure) de Tom Friedman et « Lolo » de Wang Keping
« Mother nature » en aluminium laqué, 360x300x30cm, de Olaf Breuning
« Four seasons », sculptures en aluminium et béton de l’artiste suisse Ugo Rondinone
« Sea of Desire », du peintre américain Ed Ruscha

La journée s’achève et les émotions sont intenses, quel bonheur d’avoir participé à cette expérience inoubliable. C’est déjà avec une certaine nostalgie que l’on quitte la propriété, tout en se faisant la promesse de revenir assurément dans ce lieu enchanteur. Au gré des saisons le jardin poursuivra sa mutation, les événements culturels se renouvelleront, et à n’en pas douter la Fondation Carmignac aura plus d’une nouvelle surprise à nous raconter.

Fondation Carmignac

Ouvert au public pour 2018 du 2 juin au 4 novembre
Tous les jours de 10h au coucher du soleil
www.fondationcarmignac.com – Facebook

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